Dixily
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Un monde littéraire...
Et bien plus...

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Peut être est ce un plaisir coupable que je m’apprête à mettre en exergue mais soit, c’est nécessaire.

J’entretiens une relation assez formel avec l’échec, je le décrit ainsi, il est ambigu. Tactile, froid, discriminant, il nous entoure de part et d’autres. L’échec qui m’entoure se nomme autodestruction, en effet, mon autodestruction sociale me pousse sur les rails rouillés menant aux portes de mon enfer. C’est en cela que je cultive mon échec critique de manière vitale, il est vrai, la torture maintient en vie. Ces violences dont moi seul connais l’impact sur mon être me permettent de faire face à la fin de vie que je mérite, saisissant mon col tel un professeur qui réprime son élève l’échec me met en face, la tête haute, de ma mort. J’insiste sur mon auto flagellation pour mon honneur, je tiens à partir fier, mon échec moral devient bénédiction face à la réussite d’autrui. Voilà ma torture et mon salut, voir les autres vivres, pendant que je ne fais qu’exister. L’on va sûrement me pointer du doigt, m’observer d’un regard acéré, méprisant, en me traitant d’immoraliste vis à vis de mon engagement pour les autres, qu’il en soit ainsi. Aujourd’hui mon plaisir coupable réside dans la détestation, en effet, ces prédateurs rôdant autour de leur proie, attendant le moment opportun pour attaquer à coup d’invectives, c’est eux que je considère le plus. Leurs jugements, leurs mots, leurs railleries détruisent mon cœur mais flattent ma raison, « Comment ?! » Diraient-ils, « Comment peux-tu apprécier ces sévices envers ta personne ? », ces sévices me font vivre. Ces sévices me font vivre car ils caractérisent mon existence, certains trouveront que je suis fou, ceux capables d’écouter comprendront avant ces explications. Une place dans l’esprit humain, c’est cela que je loue, quoi de plus précieux qu’une place dans le second univers qu’est l’esprit ? Je parle ici de la considération. Le facteur donnant du sens à mon existence est la considération d’autrui, est-il important de distinguer « bien » et « mal » dans ces précieuses considérations ? N’est-ce pas un sentiment bien agréable d’être considéré par quelqu’un ? Voici mon combat, mon combat pour vivre dans cette existence. Dérivé tel un fantôme intangible qui n’existe aux yeux de personnes, exister simplement, exister au plus profond du néant, voilà le plus grand châtiment. Ceux qui ne font qu’exister, se baladant telles des ombres rasants les murs par honte, par honte de se retrouver sur le trône maudit de l’être oublié, oublié de tous, comme s’ils n’avaient jamais vécu. 

Nous disons aujourd’hui bien souvent, « l’homme ne meurt que lorsqu’on l’oublie » je remonte alors à l’origine de cette vérité pour dire que l’homme ne vit que si il dépasse l’existence.

Aujourd’hui, je perçois en chacun ce feu d’artifices savoureux, celui d’une âme enchantée. C’est pourquoi je me tiens à distance pour admirer cette splendeur qui émeut le plus mort des cœurs, cette splendeur qui me transperce. Aujourd’hui je suis certain, ma place est au cœur des spectateurs, les spectateurs du monde sur les gradins des damnés, nous vivons au travers des émotions du monde  nous qui sommes ici. 
Vous qui lisez ceci, si seulement vous saviez ô combien je suis triste de vous présenter ces mots. Chacun des mots que j’écris est crié à haute voix, mon corps tout entier s’effrite sur chaque syllabe. Mon cœur, mes poumons, mes reins, mon estomac et tous mes organes sont atteints par cette même maladie, du haut de mes 18 ans je suis un être malade. Cette maladie n’est point mystérieuse, insidieuse, elle est au contraire bien connue de l’homme cette maladie qui nous enlace comme une épouse aimante. Cette maladie se nomme tristesse.
Ma mémoire est mon bourreau. D’innombrables personnes ont présenté différents remèdes pour guérir de cette maladie, je crains ne plus être réceptif à ceux-ci, tel un chien enragé, recroquevillé dans son entre morne, ma soif est étendue avec mes larmes qui coulent jusqu’à mes lèvres. Ma rage parle au monde, elle parle  un langage qui n’est familier à aucun peuple.

Pendant chacune de mes sorties d’étudiant je balaye du regard la foule qui m’entoure, je ne vois que des médecins de peste autour de moi, avec cet accoutrement si particulier ils me pointent du doigt tel le patient à l’origine des maux de l’humanité. Je suis à leurs yeux l’incarnation de l’homme en déclin et moribond qu’il faut traiter et évincer. Leur costume hermétique semble les protéger de nous les être malades, pourtant, ce costume sombre qu’ils portent est enduit d’une huile noire… . Malgré cela, j’aperçois au loin quelques feux d’artifice, je les vois à travers ma vision altérée. C’est donc cela, c’est cela que l’on ressent face au bonheur, raclant ma gorge irritée, mon corps tout entier frissonne face à cette démonstration de pureté. Mes larmes inondent ma trachée et mes yeux en découvrant que je ne suis pas concerné par cette situation. Des mâchoires acérées dévorent mon cœur, chacune de ces visions me transportent au travers de la réalité, l’environnement autour de moi subit des transformations, ces transformations sont miennes, elles proviennent de mon esprit et me plongent dans un monde irréel où plus aucune lois fondamentales ne sont présentes. Ma vue ne distingue qu’un paysage spectaculaire, spectaculaire à l’image de l’explosion d’une étoile ne rejetant qu’un ensemble de gaz et de poussières de vie antérieure. Je perds pieds, ni sol, ni plafond, rien n’existe à part cette image. Je ressens dans ces moments mon corps implosé, mes pores sécrètent un parfum onduleux violacé qui anesthésie ma douleur.
Un martyr, oui, c’est bel et bien le mot que j’emploie. Je rejette de ma propre interprétation le caractère religieux, simplement, je suis témoin d’une vie que je ne soupçonnais pas. Au travers de mes expériences hallucinatoires de bonheur primitif, je comprends le sens du martyr, en effet, chaque instant où j’assiste à un feux d’artifices, je perçois une vie dans ma mort.

Néanmoins je continue de dériver dans la souffrance, chaque regard, chaque rire, toutes ces réactions spontanées deviennent des corsaires pour mon âme. Je creuse de mes mains dans la terre fraîche, au cœur du jardin de mon enfance cerné par les montagnes des Alpes, mon tombeau de verre noir. Souvent je pense aux moments passés qui ont contribué à une joie temporaire, celle-ci était pour moi une victoire à la Pyrrhus…

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