C’était un soir de mai
Dans un endroit lugubre
Il portait son costume taciturne
Sa vague à l’âme dans le fond d’une bouteille
Et tous ses émois qui s’effeuillent
Une larme dansait sur ses prunelles
La valse de la détresse en ritournelle
C’était un soir de mai
C’était à l’hôtel septembre
Celle ou l’automne bruine dans les chambres
Ou les cœurs esseulés ou en partance
Viennent saouler toute leur peine
Et coucher leur déveine
Dans les couloirs suintent la misère
Et au bar se noie leur désert
C’était à l’hôtel septembre
C’était l’hiver dans sa tête
Elle avait givrée son cerveau
Ailes brisées d’un oiseau
Elle racolait tous les hommes
Pour sentir le printemps dans sa personne
Pour faire couler un peu de sève
Dans ce cœur qui crève
C’était l’hiver dans sa tête
Une rencontre de saison
Lui au printemps, elle en hiver
Quelque part en automne
Ils ont bercés leur calvaire
Pour rendre la vie moins monotone
Pour que l’été enfin résonne
Et qu’il puisse vivre un peu de passion
C’était en mai
A l’hôtel septembre
Que ce sont croisés leurs bagages
Ils n’ont été que de passage
Mais ils se sont aimés
Souvenirs tendres
D’un court été
@ Dominique Chouinard