Le roman ouvert
Je suis un roman ouvert aux dernières pages 
Les premières étaient lues comme des mirages
Je me suis hâtée pour arriver au dénouement 
Et je n’ai pas savouré les meilleurs moments 
Les années avaient défilé à grande vitesse 
Elles étaient remplies d’activités et de stresses 
Notre jeunesse s’est éclipsée en sursautant 
Nous avions bu son jus sans le sirotant
Après les quarante ce sont les années en pente
La course effrénée n’est pas du tout lente
Arrivées aux dernières pages du livre 
Nous aimons nous attarder pour bien les lire
Nous voulons remettre le signet à l’arrière 
Il refuse de bouger même avec maintes prières 
Nous aimerions savourer les dernières étapes de l’histoire 
Qui nous avaient tenu en suspens le soir
Avant de fermer le livre le remord nous prenait 
De ne pas avoir profité de nos belles années 
On a suivi notre destinée les yeux fermés 
C’était elle qui de notre vie disposait 
La morale est que le but de toute vie entamée 
Pourrait être un bonheur si elle est bien menée 
 

Keltoum Mbirko
21/8/2019