Ce matin-là encore, je dois me lever et continuer d’avancer. Ce matin-là encore, je suis éprise d’un vide de l’existence qui me colle à la peau. Tous les jours depuis quelques mois, je fixe le plafond, me demandant comment je vais réussir à me lever pour affronter ma vie. Je me demande si je vais avoir la force de me lever et de faire toutes ces choses simples qui me demandent pourtant des efforts considérables.
Passer devant mes miroirs sans me regarder, c’est pour moi l’expression même de ma vie : exister sans me voir. Troublée et perdue au milieu de ma vie. J’ai 18 ans soit 6 570 jours de vie sur cette terre. Et me voilà à présent perdue dans l’immensité de l’oubli et l’abandon de soi.
Je ne m’attendais pas à finir ainsi, si vide et fantomatique. Quand je regarde en arrière, quand je pose mes yeux sur ce que j’ai vécu, mon cœur se serre et la violente nostalgie dont je suis sujette me brûle les yeux. J’ai la sensation de ne jamais avoir eu le temps d’absorber tous ces moments. Que tout s’enchaîne si rapidement, que je ne peux jamais reprendre mon air et respirer calmement, prendre le temps de savourer les instants vécus.
Me voilà qui suis à présent plus proche de la mort que de la vie. Tout chez moi vole en éclat, dans un silence glaçant. J’explose, mais parais pourtant si éteinte. Avec ce cœur qui ne fonctionne plus, ce vide constamment présent dans ma poitrine. Je suffoque à force d’oublier comment ressentir. Je m’oublie, moi et tout ce qui me compose. Un effacement de l’existence profond, lent et douloureux. D’une douleur muette qui ne transparait jamais. Les battements de mon cœur sont réglés au rythme d’une horloge ; toujours prévisibles, sur la même cadence.
Je regarde en arrière et cela m’effraie de voir tout ce temps qui s’est déjà écoulé. Ces instants qui ne reviendront jamais. Moi, qui ai l’audace de me dire « ça va, j’ai encore le temps » alors que je ne l’ai jamais vraiment eu. Moi qui ai l’audace de m’arrêter sur des broutilles, de m’empêcher de vivre, alors que vivre pleinement est bien la seule chose qui m’a toujours appartenu. Je sais que je ne suis pas éternelle, mais avancer chaque jour dans ma vie, me rappelle à présent inévitablement à quel point tout ceci prendrait fin plus tôt que tard.
J’ai connu tant de chose, pas autant que certains personnages mais assez pour m’être découverte dans ma totalité. J’ai croisé l’amour, plus d’une fois ; parfois passager, parfois doux ou bien vibrant. J’aime tant de choses, tant de personnes. Je suis tombée amoureuse d’un regard, d’un sourire, d’un éclat de rire. Je suis tombée amoureuse de la nature, des arbres et leurs branches qui s’agitent au rythme du vent, mais aussi de la brume et du ciel. Je suis tombée amoureuse de la vie, oui, cela m’est arrivé. Mais aussi de la mort, cela m’est arrivé également, peut-être plus, peut-être moins. Je ne saurais le dire. Il faut dire que tout s’embrouille dans ma mémoire. Les années se chevauchent, s’imbriquent, les visages, les noms, les voix. Plus rien n’est à sa place ces derniers temps. Je ne sais plus qui sont ces personnes. Je ne sais plus qui je suis.
Je suis tombée amoureuse de beaucoup de choses et personnes dans ma vie. Mais jamais de moi-même. J’ai essayé pourtant, mais rien à faire, tout l’amour dont je peux faire preuve ne réussit jamais à s’appliquer pour moi. J’ai dû apprendre à vivre ainsi. Entre la haine de moi et le réconfort dont je fais parfois preuve envers ma personne. C’est une relation conflictuelle.
J’ai appris à m’émerveiller d’un rien. Apprécier la beauté environnante de la vie. Mais j’ai aussi appris à hurler de désespoir quand tout devenait oppressant. J’ai appris à me consoler seule, à pleurer tard le soir ou bien tôt dans la matinée. Pourtant, et depuis longtemps, mes larmes sont accompagnées d’un vide persistant. Dans ma poitrine. Il n’y a plus rien. Je ne s’aurais l’exprimer. Ce serait comme rester statique dans un univers noir. Voir les choses m’effleurer sans jamais me traverser. Sans que jamais rien ne me touche. Je suis coincée entre le désir d’avancer et celui de tout arrêter. Souvent, dans mes pires instants, lorsque je m’arrête enfin devant le miroir, je n’y vois personne. Aucune étincelle dans le regard. Je ne me vois pas. Pourtant, c’était bien moi. Chancelante, face à ma vie.
C’est à la fois douloureux et effrayant lorsque je me dis qu’il me reste à la fois si peu et autant de temps devant moi. Je souhaite parfois tout arrêter. Mais je souhaite aussi tout continuer. Je suis bloquée depuis des années dans cette errance, dans cet entre-deux qui ne se débloque jamais.
Mais encore une fois, je me suis levée ce matin-là. Je ne sais toujours pas comment je fais, mais je le fais. Vivre est bien plus écrasant que tout ce que j’ai connu. Je n’ai plus rien à quoi me raccrocher. Et pourtant, nous pouvons encore me croiser dans les rues de ma ville, à mon travail, chez moi, partout où je vais d’ailleurs. Je suis là mais jamais vraiment finalement.
Passer devant mes miroirs sans me regarder, c’est pour moi l’expression même de ma vie : exister sans me voir. Troublée et perdue au milieu de ma vie. J’ai 18 ans soit 6 570 jours de vie sur cette terre. Et me voilà à présent perdue dans l’immensité de l’oubli et l’abandon de soi.
Je ne m’attendais pas à finir ainsi, si vide et fantomatique. Quand je regarde en arrière, quand je pose mes yeux sur ce que j’ai vécu, mon cœur se serre et la violente nostalgie dont je suis sujette me brûle les yeux. J’ai la sensation de ne jamais avoir eu le temps d’absorber tous ces moments. Que tout s’enchaîne si rapidement, que je ne peux jamais reprendre mon air et respirer calmement, prendre le temps de savourer les instants vécus.
Me voilà qui suis à présent plus proche de la mort que de la vie. Tout chez moi vole en éclat, dans un silence glaçant. J’explose, mais parais pourtant si éteinte. Avec ce cœur qui ne fonctionne plus, ce vide constamment présent dans ma poitrine. Je suffoque à force d’oublier comment ressentir. Je m’oublie, moi et tout ce qui me compose. Un effacement de l’existence profond, lent et douloureux. D’une douleur muette qui ne transparait jamais. Les battements de mon cœur sont réglés au rythme d’une horloge ; toujours prévisibles, sur la même cadence.
Je regarde en arrière et cela m’effraie de voir tout ce temps qui s’est déjà écoulé. Ces instants qui ne reviendront jamais. Moi, qui ai l’audace de me dire « ça va, j’ai encore le temps » alors que je ne l’ai jamais vraiment eu. Moi qui ai l’audace de m’arrêter sur des broutilles, de m’empêcher de vivre, alors que vivre pleinement est bien la seule chose qui m’a toujours appartenu. Je sais que je ne suis pas éternelle, mais avancer chaque jour dans ma vie, me rappelle à présent inévitablement à quel point tout ceci prendrait fin plus tôt que tard.
J’ai connu tant de chose, pas autant que certains personnages mais assez pour m’être découverte dans ma totalité. J’ai croisé l’amour, plus d’une fois ; parfois passager, parfois doux ou bien vibrant. J’aime tant de choses, tant de personnes. Je suis tombée amoureuse d’un regard, d’un sourire, d’un éclat de rire. Je suis tombée amoureuse de la nature, des arbres et leurs branches qui s’agitent au rythme du vent, mais aussi de la brume et du ciel. Je suis tombée amoureuse de la vie, oui, cela m’est arrivé. Mais aussi de la mort, cela m’est arrivé également, peut-être plus, peut-être moins. Je ne saurais le dire. Il faut dire que tout s’embrouille dans ma mémoire. Les années se chevauchent, s’imbriquent, les visages, les noms, les voix. Plus rien n’est à sa place ces derniers temps. Je ne sais plus qui sont ces personnes. Je ne sais plus qui je suis.
Je suis tombée amoureuse de beaucoup de choses et personnes dans ma vie. Mais jamais de moi-même. J’ai essayé pourtant, mais rien à faire, tout l’amour dont je peux faire preuve ne réussit jamais à s’appliquer pour moi. J’ai dû apprendre à vivre ainsi. Entre la haine de moi et le réconfort dont je fais parfois preuve envers ma personne. C’est une relation conflictuelle.
J’ai appris à m’émerveiller d’un rien. Apprécier la beauté environnante de la vie. Mais j’ai aussi appris à hurler de désespoir quand tout devenait oppressant. J’ai appris à me consoler seule, à pleurer tard le soir ou bien tôt dans la matinée. Pourtant, et depuis longtemps, mes larmes sont accompagnées d’un vide persistant. Dans ma poitrine. Il n’y a plus rien. Je ne s’aurais l’exprimer. Ce serait comme rester statique dans un univers noir. Voir les choses m’effleurer sans jamais me traverser. Sans que jamais rien ne me touche. Je suis coincée entre le désir d’avancer et celui de tout arrêter. Souvent, dans mes pires instants, lorsque je m’arrête enfin devant le miroir, je n’y vois personne. Aucune étincelle dans le regard. Je ne me vois pas. Pourtant, c’était bien moi. Chancelante, face à ma vie.
C’est à la fois douloureux et effrayant lorsque je me dis qu’il me reste à la fois si peu et autant de temps devant moi. Je souhaite parfois tout arrêter. Mais je souhaite aussi tout continuer. Je suis bloquée depuis des années dans cette errance, dans cet entre-deux qui ne se débloque jamais.
Mais encore une fois, je me suis levée ce matin-là. Je ne sais toujours pas comment je fais, mais je le fais. Vivre est bien plus écrasant que tout ce que j’ai connu. Je n’ai plus rien à quoi me raccrocher. Et pourtant, nous pouvons encore me croiser dans les rues de ma ville, à mon travail, chez moi, partout où je vais d’ailleurs. Je suis là mais jamais vraiment finalement.