Alors tout était prêt. On avait tendu d’abord les câbles, tout autour de l'avant-cour, en farandole. Du verre rouge vert jaune, verre bleu. Deux cents vingt quatre ampoules se tenaient liées comme la promesse du petit doigt. On avait grimpé les enceintes en haut de la grange, musique à portée du vent, en grand. 

On perça le fut l’avant-soir, à l’heure où la lumière troque ses rayons ocres pour quelque brise, et loin que les chandails ne suffisent, c’est autour du feu qu’iels finirent, de rire, le génépi et l’eau de vie, aussi. 

Au matin la cueillette, ​​déambulation à pleine brouette. Longues tiges pastelles, pompons vapeur sur lit de fougères, on recouvrit l’arche de cette fougue sauvageonne et libertaire, fruit du champs et de la fleur, tableau de maîtresse en arc de cercle. 

Lorsque zénith perla les fronts, éclats d’Allier fraichirent les âmes, interlude calme divagation …jusqu’au clocher ! En seizes tintements la fut donné : l’heure est venue mesdames de vous habiller. Étoffes dentelles plis à nouer drapés de coton, au village une même question, de qui est-ce l’union ? Elles toutes.  

Tour à tour soeurs, guides, boussoles, chaperonnes, elles scellaient ce soir l’alliance du temps l’espoir sans fin, la présence à tous les vents, la foi du cœur, l’esprit du lien. 

Et sous l’arche, à la tombée du jour, on entendit parler d’amour, dans l’amitié, 
Et sous l’arche, aux confins des discours, là se tenait, précieuse et grande, la sororité.