« Gagner, c’est le leitmotiv d’Alexandre.
Gagner pour être, pour exister.
Un appel qu’Alexandre ressent depuis toujours et qui s’apparente presque à une injonction intérieure. De fait, il sort souvent victorieux de ses différentes confrontations.
Jusqu'à ce que vienne le temps des dégâts collatéraux. »
Un roman assez court qui se lit d’une traite, le style est incisif, pas de fioriture, on va à l’essentiel.
On y suit un couple « ordinaire » mais que j’ai senti déjà usé, on sent bien que Claire n’a qu’un objectif dans la vie avoir un enfant qu’au début la nature lui refuse.
Alors quand elle accouche déjà de cet enfant tant désiré, rien n’est trop beau pour lui.
Et là, on plonge dans l’esprit de cet enfant roi à l’intelligence hors du commun et qui comprends bien vite comment bien vite comment obtenir tout ce qu’il veut.
Il a beau être infecte, je n’ai pas réussi à le détester, j’avais plutôt pitié de cet enfant qui cherche ses limites sans les trouver, qui manipule pour aller toujours plus loin jusqu’au moment où…
La fin m’a beaucoup émue.
J’ai aimé la façon dont l’auteur traite ce sujet épineux de l’éducation, sujet tellement multiple et peuplé de « si j’avais fait les choses différemment. »
Et aussi le vide spirituel et affectif de cet enfant qui se sent obligé d’aller toujours plus loin pour s’échapper de sa vie, son milieu, comme s’il avait quelque chose à se prouver, comme si pour garder cette admiration et dévotion qu’il a connu dès la naissance dans les yeux de sa mère, il se devait d’être toujours le meilleur.
On est loin des romans feel-good, mais plutôt un livre qui nous interroge et qui reste en tête bien après la dernière page tournée.
Un auteur que je relirai avec plaisir.