Enfin la fin des études !!! Pour l’occasion, les six étudiants avaient décidé d’emprunter le 4x4 du père de Glad et partir loin de leur vie étudiante.
– J’en ai marre, je ne sais toujours pas où l’on va et ça fait des heures que l’on roule, s’impatienta Joy.
– Bon ok, je vais vous le dire, annonça Glad. On va dans l’ancienne maison de mon grand-oncle.
– Mais, mon cœur, c’est pas celui qui a été tué ? demanda Proud étonnée.
– Si, mais bon franchement c’est arrivé y’a longtemps donc on ne risque rien, répondit Glad.
Lazy se réveilla enfin, il avait dormi quasiment tout le trajet, mais l’évocation d’aller dans la maison d’un mort l’avait réveillé.
– Et il mort de quoi ton grand-oncle ? demanda-t-il.
– Il s’est fait tuer par son voisin. Un mec complétement fou, au moindre bruit il s’énervait. Il a fini par prendre une hache et tuer mon grand-oncle, sa femme et son fils.
– Pourquoi tu veux qu’on aille là-bas alors ? s’interrogea Hope. On va dans la maison d’un mort à côté d’un psychopathe. On pouvait pas aller à la plage comme tout le monde.
– Arrête de le couper, dit Shiver tout excité par l’histoire. Il s’est passé quoi après ?
– Ne t’inquiètes pas Hope, le voisin est mort. Il avait enterré les 3 corps dans son jardin pour faire planter des citrouilles. Il a fini à la chaise électrique. C’était il y a longtemps, mon père était allé voir le procès. Il parait que le mec a gueulé « il me faut 9 vies pour que mes citrouilles soient belles ». Un vrai dingue.
Les 6 jeunes finirent le trajet sans dire un mot. Il n’y avait que Shiver qui avait l’air d’avoir apprécié l’histoire. Hope se demandait pourquoi ils allaient là et pourquoi ils n’étaient pas simplement restés dans la maison de Joy. Ses parents avaient la piscine et une villa immense alors pourquoi aller dans cette bâtisse, où il n’y avait pas de réseau téléphonique, à part attraper le tétanos ?
Ils entrèrent finalement dans la maison. Elle était immense ! Il y avait 5 chambres, un salon, deux cuisines et il y avait même un garage à vélo. Chacun s’installèrent dans une chambre, le couple, Proud et Glad, choisit la plus grande. Hope dormi une partie de la journée. Elle fut réveillée par les cris de Proud qui se plaignait d’avoir oublié son portefeuille. Hope finit par descendre au salon rejoindre Shiver, Joy.
– Elle en a pas marre de crier Proud ? dit Shiver énervé. Je sais pas comment il fait Glad pour la supporter, il faut toujours qu’elle crie ou qu’elle fasse sa prétentieuse.
– Arrête de t’énerver Shiver, lui répondit Joy. On est là pour s’amuser et se détendre.
Tout le monde alla se préparer pour la soirée qu’ils avaient prévue. Hope décida de mettre sa mini-jupe et son haut blanc un peu transparent. Elle trouvait ça tellement cliché de mettre de tels habits, mais cela faisait partie de la tradition. Comme toutes les autres fêtes il y allait avoir beaucoup de bières, de la mauvaise musique trop forte et des mecs qui essaient d’embrasser tout le monde. Cela aussi faisait partie de la tradition.
La soirée débuta comme Hope l’avait prévu. Glad et Proud ne décollaient pas l’un de l’autre. Joy, qui était déjà en sous-vêtements, se faisait tripoter par Shiver, quant à Lazy il dormait sur le canapé. Hope avait l’impression d’être devant un mauvais film des années 90.
Un grand bruit se fit derrière la porte d’entrée, tout le monde se retourna et se tut. Un petit mot apparu sous la porte. Shiver se précipita pour l’ouvrir et voir qu’il y avait dehors, mais il ne vit rien. Il prit le mot et le lut : « le tapage nocturne est interdit. Signé le voisin. »
– Je suis sûr que tu es content de ta blague Glad, dit Proud, c’est vraiment nul.
– Quoi ? s’offusqua Glad. C’est pas moi j’y suis pour rien. C’est Shiver qui s’est précipité vers la porte sans avoir peur. C’est le genre de blague qui l’excite j’en suis sûr.
Pendant plus de 5 minutes chacun accusa une personne à son tour. Joy finit par partir pour aller chercher une bière dans la cuisine. Une voix retentit dans toute la pièce « le tapage nocturne est interdit ». Joy sortit de la cuisine en gesticulant, elle avait une canette de bière enfonçait profondément dans la gorge. Elle montrait avec ses doigts sa gorge pour que quelqu’un vienne l’aider. Shiver s’approcha et enfonça sa main dans la gorge de Joy, mais il n’arriva pas à enlever la canette. Joy tomba à terre, morte, étouffée.
Proud cria de plus en plus fort, Glad essaya de la calmer. Hope alla éteindre la musique.
– Chut, murmura cette dernière, il n’aime pas le bruit, tout le monde se tait et ça va être bon.
– Mais qui ça il ? demanda Shiver.
– J’en sais rien, mais pour le moment on se tait, répondit Hope.
Lazy, qui ne s’était par réveillé malgré le bruit se leva enfin et partit en courant dehors en disant « faut que j’aille vomir ». Il vomit à quelques mètres du palier et jeta sa bière, qu’il avait finie, loin dans l’obscurité.
Dans la maison, les étudiants entendirent de nouveau la grosse voix « On ne jette pas les déchets dans la propriété ». Un grand sac poubelle venant de dehors traversa le salon et alla s’écraser contre le mur en face. Shiver alla voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Il fut pris de panique quand il vit le corps de Lazy découpé en morceaux dans le sac poubelle.
– On ne peut pas se laisser faire, dit Glad motivé, il faut aller chercher des armes. Je crois qu’il y a des pioches et des pelles dans le local à vélo. Je vais aller les chercher. Shiver occupe-toi des filles.
– Ca serait pas mieux que l’on y aille tous ensemble ? remarqua Hope. Dès qu’on se sépare on se fait tuer, on vient avec toi.
– Non ne t’inquiètes pas, ce n’est pas un travail pour une fille.
Hope le regarda avec dédain et se dit que c’était un gros macho. Qu’il ne s’étonne pas s’il le se faisait tuer.
Glad descendit dans le local à vélo. Il essaya d’ouvrir la porte, mais elle était bloquée. Cela l’étonna car il y était allé dans l’après-midi et il n’avait eu aucun problème pour l’ouvrir. Il força la poignée et entra dans le local.
Dans le salon, de nouveau la voix retentit « L’ouverture du local à vélo en dehors des heures marquées est interdite » . Shiver se précipita en bas pour aller chercher Glad. Il le vit sur une roue à vélo géante, attaché aux niveaux des membres par des barres de fer. Son sang coulait dans tout le local. Shiver l’entendit gémir.
– T’es pas mort mon pote, t’es pas mort. Je vais t’aider.
Il essaya de le déplacer, mais plus il essayait de l’aider plus Glad saignait. Au bout de quelques minutes il arriva à lui retirer les barres de fer qu’il avait enfoncé dans les jambes, mais c’était trop tard son ami était mort. Il récupéra deux pioches et remonta dans le salon en larmes. Les filles savaient ce qu’il s’était passé, elles ne voulaient pas en savoir plus. Proud, prit de panique, courra dehors.
– Il ne faut pas se séparer, essaya de prévenir Hope mais Proud était déjà partie.
Shiver et Hope foncèrent dehors pour la rattraper. Elle attendait proscrit, devant une autre maison. Shiver passa une pioche à Hope et lui dit « cette fois on va le défoncer ce salaud ». Il donna un grand coup de pioche dans la porte plusieurs fois d’affilé avant qu’elle se brise. A l’intérieur, toujours la même voix « Travaux interdits après 21h ». Une main cadavérique sortant de l’obscurité de la maison, agrippa la pioche de Shiver qui se débattit. Hope donna un grand coup à l’endroit où elle pensait qu’il y avait l’homme. La main disparue.
– Merci tu m’as sauvé la vie par contre j’ai perdu ma pioche, dit Shiver.
– Ecartes-toi de devant la porte, s’exclama Hope.
Shiver n’eut pas le temps de se décaler avant que la pioche se plante au milieu de son crâne. Il tomba en avant à l’intérieur de la maison. Proud se remit à courir en contournant la maison. Hope finit par l’attraper et lui mettre une claque.
– Bon tu vas m’écouter, tu arrêtes de courir dans tous les sens et de pleurer ça nous aide pas. Il est à cheval sur les règles alors on va tout faire pour les respecter. Regarde, tu as failli aller dans son jardin et là c’était la mort assurée.
– J’ai compris, dit Proud en retenant ses larmes. Tu as vu le jardin, c’est un champ de citrouilles.
– Le voisin fou du grand-oncle de Glad, c’est lui qui nous poursuit. Il a besoin de 9 vies pour que son champ soit parfait. Il se sert des corps comme engrais pour ses citrouilles. Il a déjà eu 4 d’entre nous et il en avait eu déjà 3 avant d’être condamné. Ça fait 7, il lui en manque 2, nous deux.
Un grand homme squelettique apparut devant les deux filles. Il portait une tenue orange de prisonnier et dessus une parka qu’il n’avait pas fermée. Sa bouche ne s’ouvrit pas et pourtant la voix retentit « il est l’heure de payer le loyer ». Dans sa main il tenait un portefeuille, Hope le reconnut : c’était le sien.
– Prenait tout ce que vous voulez dedans, je vous donne mon portefeuille même. Prenez-le, prenez les papiers je m’en fiche, dit Hope inquiète.
L’homme se tourna vers Proud. Elle se mit à pleurer, elle ne pouvait pas payer car elle avait oublié son portefeuille. Hope asséna un coup de pioche au tueur, mais il se déplaça d’un pas. Hope tomba lourdement à terre. L’assaillant attrapa le bras de Proud et l’arracha. Ce loyer lui avait coûté un bras. Plus personne ne bougeait. Hope avait compris à partir de maintenant il fallait respecter les règles. Elle attrapa Proud qui était à moitié dans le coma et l’aida à marcher. Hope faisait attention à l’endroit où elle marchait, à tous les moments qu’elle effectuait. Elle ne devait franchir aucun interdit. L’homme ne bougea pas et il les regarda s’éloigner.
Les deux filles finirent par trouver la voiture et s’en aller. Proud s’endormait de plus en plus à l’arrière de la voiture. Au bout d’une heure de route, le téléphona de Hope avait de nouveau du réseau. Elle appela les secours puis sa mère.
– Maman, je voulais te dire que je t’aime. A partir de maintenant je vais t’écouter, je vais respecter toutes tes règles, je vais sortir les poubelles, je ne ferai plus la fête le soir, je vais arrêter de boire, je ramasserai les crottes du chien. Je vais être la fille parfaite que tu as toujours voulue.
A l’autre bout du fil sa mère criait inlassablement « Allo », elle n’était pas sûre que sa mère ait entendu tout ce qu’elle ait dit.
Proud se réveilla et regarda Hope.
– Hope, tu crois que je vais m’en sortir ?
– Oui, Proud, tu vas aller mieux. Dans la vie il faut garder espoir.