Résumé :
Une famille thaïlandaise (un père, une mère et leurs deux filles), à qui on a proposé de quitter une vie de misère pour une nouvelle et meilleure vie en Suisse se retrouve éclatée, démembrée, éparpillée dès leur arrivée. La barrière de la langue ajoute à la détresse de la séparation.
On découvre Ratana, une enfant à l’orée de l’adolescence, qui est bonne à tout faire dans une riche famille russe de Genève. Des conditions de vie infernales pour la pauvre enfant qui est au travail bien avant le lever du jour jusqu’à bien après le coucher du soleil, sous les ordres d’une domestique hargneuse et dure. Elle dort dans une mansarde, un minuscule réduit humide et froid, sans lumière, sans chauffage. Seule la lucarne au-dessus de son piètre matelas lui fait entrevoir le ciel. Le ciel, fil conducteur de l’histoire, le point de ralliement de tous les membres de la famille où qu’ils se trouvent, l’espoir, l’espoir de fuir ce nouvel enfer, l’espoir de s’évader pour se retrouver coûte que coûte.
Si le sort de Ratana n’est pas enviable, celui de sa petite sœur de 10ans, Lamaï, l’est encore moins. Objet sexuel pour des hommes dégoûtants, emprisonnée dans ce lieu de perdition avec d’autres pauvres enfants filles et garçons. Mais, même Lamaï garde espoir. Si elle a mûri d’un coup, cela va lui servir pour tenter de mettre au point un plan d’évasion.
Le père, Aditaya est employé sur des chantiers et travaille plus d’heures qu’il n’en faut, surveillé de près et en permanence, il garde l’espoir de retrouver ses filles et sa femme, Agien, dont il a été séparé alors qu’elle était malade.
Mon avis :
C’est dur ! éprouvant, mais ô combien plein d’espoir ! Cette histoire met le doigt sur une réalité de notre société que nous ne pensons pas être d’actualité : l’esclavage. Et pourtant, l’esclavage existe bel et bien, il s’est modernisé avec le temps, mais n’a pas été totalement aboli, il est l’apanage de réseaux bien organisés et secrets, dont les ramifications traversent la planète grâce aux outils de notre société dite « moderne ».
Un livre choc ! Florence Jouniaux nous a habitués à virevolter entre les genres littéraires différents, toujours avec talent, une auteure prolixe qui n’a, visiblement, pas fini de nous surprendre ! Ici, c'est un sujet « osé » qui traite de la condition d’inhumanité dont sont capables certains êtres humains pour l’argent surtout, et peut-être aussi pour le plaisir d’avilir leurs semblables en les traitant comme des morceaux de viande sans intérêt.
Mais, ce que j’ai trouvé dans ce récit terrifiant de réalisme, c’est la force de l’espoir. Il est toujours là, au-dessus du toit ou dans le cœur de ces êtres qui ne se résignent jamais, justement parce que ce sont des êtres humains avec un cœur, une âme, un esprit et une force vitale. Et, lorsque leur dignité est bafouée, il reste le sens de la famille, l’amour, le besoin d’être à nouveau réunis. Et avec cet espoir prégnant, il y a, heureusement, des lueurs d’humanité qui scintillent parfois autour d’eux.
Au fil des pages, la plume de Florence nous prend aux tripes, fluide toujours, précise lorsqu’elle nous décrit les journées harassantes de Ratana comme celles, abominables et cruelles de Lamaï (certains passages, au début, sont vraiment très durs pour des âmes sensibles), sans concession lorsqu’elle nous dépeint toute l’horreur de ce réseau d’esclavage moderne et les responsables qui n’ont aucune humanité.
Et Florence a une botte secrète, celle de savoir nous accrocher à ses mots pour ne pas lâcher le livre avant d’être arrivé à la fin, par un rythme qui s’accélère au fur et à mesure qu’on entre dans la vie de tous, chaque page lue nous donne envie de lire la suivante pour savoir, espérer avec Ratana, Lamaï, et leurs parents, ne pas abandonner ces personnages que l’on prend en affection dès le début, car on aimerait entrer dans le livre pour les sortir de leur enfer une bonne fois pour toutes !
Je recommande vivement cet ouvrage.
Une famille thaïlandaise (un père, une mère et leurs deux filles), à qui on a proposé de quitter une vie de misère pour une nouvelle et meilleure vie en Suisse se retrouve éclatée, démembrée, éparpillée dès leur arrivée. La barrière de la langue ajoute à la détresse de la séparation.
On découvre Ratana, une enfant à l’orée de l’adolescence, qui est bonne à tout faire dans une riche famille russe de Genève. Des conditions de vie infernales pour la pauvre enfant qui est au travail bien avant le lever du jour jusqu’à bien après le coucher du soleil, sous les ordres d’une domestique hargneuse et dure. Elle dort dans une mansarde, un minuscule réduit humide et froid, sans lumière, sans chauffage. Seule la lucarne au-dessus de son piètre matelas lui fait entrevoir le ciel. Le ciel, fil conducteur de l’histoire, le point de ralliement de tous les membres de la famille où qu’ils se trouvent, l’espoir, l’espoir de fuir ce nouvel enfer, l’espoir de s’évader pour se retrouver coûte que coûte.
Si le sort de Ratana n’est pas enviable, celui de sa petite sœur de 10ans, Lamaï, l’est encore moins. Objet sexuel pour des hommes dégoûtants, emprisonnée dans ce lieu de perdition avec d’autres pauvres enfants filles et garçons. Mais, même Lamaï garde espoir. Si elle a mûri d’un coup, cela va lui servir pour tenter de mettre au point un plan d’évasion.
Le père, Aditaya est employé sur des chantiers et travaille plus d’heures qu’il n’en faut, surveillé de près et en permanence, il garde l’espoir de retrouver ses filles et sa femme, Agien, dont il a été séparé alors qu’elle était malade.
Mon avis :
C’est dur ! éprouvant, mais ô combien plein d’espoir ! Cette histoire met le doigt sur une réalité de notre société que nous ne pensons pas être d’actualité : l’esclavage. Et pourtant, l’esclavage existe bel et bien, il s’est modernisé avec le temps, mais n’a pas été totalement aboli, il est l’apanage de réseaux bien organisés et secrets, dont les ramifications traversent la planète grâce aux outils de notre société dite « moderne ».
Un livre choc ! Florence Jouniaux nous a habitués à virevolter entre les genres littéraires différents, toujours avec talent, une auteure prolixe qui n’a, visiblement, pas fini de nous surprendre ! Ici, c'est un sujet « osé » qui traite de la condition d’inhumanité dont sont capables certains êtres humains pour l’argent surtout, et peut-être aussi pour le plaisir d’avilir leurs semblables en les traitant comme des morceaux de viande sans intérêt.
Mais, ce que j’ai trouvé dans ce récit terrifiant de réalisme, c’est la force de l’espoir. Il est toujours là, au-dessus du toit ou dans le cœur de ces êtres qui ne se résignent jamais, justement parce que ce sont des êtres humains avec un cœur, une âme, un esprit et une force vitale. Et, lorsque leur dignité est bafouée, il reste le sens de la famille, l’amour, le besoin d’être à nouveau réunis. Et avec cet espoir prégnant, il y a, heureusement, des lueurs d’humanité qui scintillent parfois autour d’eux.
Au fil des pages, la plume de Florence nous prend aux tripes, fluide toujours, précise lorsqu’elle nous décrit les journées harassantes de Ratana comme celles, abominables et cruelles de Lamaï (certains passages, au début, sont vraiment très durs pour des âmes sensibles), sans concession lorsqu’elle nous dépeint toute l’horreur de ce réseau d’esclavage moderne et les responsables qui n’ont aucune humanité.
Et Florence a une botte secrète, celle de savoir nous accrocher à ses mots pour ne pas lâcher le livre avant d’être arrivé à la fin, par un rythme qui s’accélère au fur et à mesure qu’on entre dans la vie de tous, chaque page lue nous donne envie de lire la suivante pour savoir, espérer avec Ratana, Lamaï, et leurs parents, ne pas abandonner ces personnages que l’on prend en affection dès le début, car on aimerait entrer dans le livre pour les sortir de leur enfer une bonne fois pour toutes !
Je recommande vivement cet ouvrage.